UNE FORMATION INNOVANTE SUR LE LIVRE ÉCORESPONSABLE

Éditeur.rices, responsables de production, graphistes, vous cherchez à améliorer votre performance environnementale en matière de production et de fabrication ? Axiales enrichit son catalogue en proposant une nouvelle formation intitulée « Concevoir et fabriquer un livre écoresponsable » animée par Benoît Moreau. Présentation.

De la forêt à la feuille de papier (photo Caroline Guilleminot©) 

Benoît Moreau, vous êtes chargé d’animer cette nouvelle formation autour du livre écoresponsable. Quel est votre parcours ?

Benoît Moreau : Je travaille sur les problématiques environnementales de la chaîne graphique, en France et à l’étranger, depuis 25 ans. Devenu premier responsable environnement de la Fédération française de l’imprimerie (UNIIC) en 1998, j’ai créé par la suite la société de conseil Ecograf pour accompagner les imprimeurs et les éditeurs dans l’amélioration de leurs pratiques environnementales.

Par ailleurs, j’ai réalisé, en 2007, l’une des premières évaluations de l’empreinte carbone d’un livre (Atlas pour un monde durable, de Michel Barnier, éditions Acropole). Parallèlement, j’ai mis en place ClimateCalc, l’outil européen d’évaluation de l’empreinte carbone des imprimeries. Mais, au-delà de ces références, je tiens surtout à souligner que j’y crois ! Je suis convaincu de la nécessité de s’améliorer sur le plan environnemental.

Autre précision : j’ai une approche concrète de la question. Dans ce domaine, il est facile d’avoir de bonnes idées si on ne soucie pas de les mettre en application. Je veux à tout prix éviter cette vision hors-sol.

À qui s’adresse la formation « Concevoir et fabriquer un livre écoresponsable » ?

B. M. : À tous les professionnels du livre désireux de mettre en œuvre des actions pour diminuer l’impact environnemental de leur activité : éditeurs, responsables de production, chefs de fabrication, graphistes… Il n’y a aucun prérequis pour participer à cette formation, pourvu que l’on ait envie de s’intéresser à la chaîne de fabrication dans son ensemble.

Parce que, évidemment, pour identifier les impacts environnementaux à chaque étape de fabrication d’un livre et recenser les sources d’amélioration, il faut bien aborder les aspects techniques. Pour ça, on est obligé de revenir aux fondamentaux : les différentes qualités de papier, les types de finition, les modes d’impression, les certifications, etc.

Mais que tout le monde se rassure ! Si cette formation s’appuie sur la présentation de données techniques, elle n’est pas pour autant purement théorique. Elle est avant tout alimentée par de nombreux exemples rencontrés sur le terrain. D’ailleurs, les stagiaires sont invités à venir avec un dossier de fabrication, utilisé comme étude de cas.

Et quels sont les objectifs visés ?

B. M. : À l’issue de cette formation, chaque participant doit avoir défini sa propre feuille de route intégrant sa stratégie de réduction d’émission de carbone et son tableau de bord environnemental. L’objectif est que chacun soit aussi en mesure de se poser les bonnes questions en termes de format, de papier, de grammage, de pagination, de finition, de tirage, etc. avant de concevoir un ouvrage.

Que l’on sache aussi qui interroger. Ce n’est pas l’éditeur tout seul dans son bureau ou le graphiste tout seul derrière son ordinateur qui peuvent trouver la solution. Le sujet est trop complexe. Il faut savoir questionner son imprimeur, son papetier, son diffuseur, son distributeur pour identifier tous les points d’amélioration.

Les problématiques environnementales évoluent très vite…

B. M. : En effet. C’est pourquoi j’incite les stagiaires à faire de la veille en leur fournissant aussi des sources de documentation. Je tâche également de chasser pas mal d’idées reçues. Par exemple, on se focalise beaucoup sur le pilon actuellement. Certes, il est fondamental d’ajuster au mieux ses tirages pour éviter de gâcher du papier. Mais il ne faut pas oublier que la perte de papier générée par la production (impression/façonnage) peut, dans certains cas, être largement supérieure au pilon, notamment en raison de formats mal adaptés.

En fait, cette formation vise à avoir une vision plus globale du sujet, à être curieux et à mieux comprendre ce qui se joue, pour repartir convaincu qu’il est préférable de faire partie de la solution que du problème !

Propos recueillis par Sophie Senart, le 7 novembre 2023.

👉 Pour aller plus loin : retrouvez l’offre de formation « Concevoir et fabriquer un livre écoresponsable » dans le catalogue d’Axiales en pages 17-18.